Ils étaient très discrets jusqu’ici. Depuis ce mardi, les organisateurs de la rave party qui s’est déroulée la nuit du Nouvel an à Lieuron, au sud de Rennes (Ille-et-Vilaine) tentent de donner de la voix. Après une tribune adressée à Libération, des comités de soutien appellent à un rassemblement samedi à Rennes pour demander « la libération immédiate » de l’homme de 22 ans incarcéré depuis lundi soir.
Soupçonné d’être l’un des organisateurs de la fête illégale, cet homme sans casier judiciaire a été placé en détention provisoire « pour éviter tout risque de concertation », avait argumenté le procureur de la République Philippe Astruc. Pour ses soutiens, l’homme accusé de 16 chefs d’inculpation « est présenté comme la figure du criminel irresponsable », écrivent ce mercredi les comités de soutien de Rennes, Nantes, Paris et Toulouse ainsi qu’une « Coordination Nationale des Sons ».
Le jeune homme de 22 ans, vivant dans un camion et arrêté samedi à Iffendic (Ille-et-Vilaine), a été mis en examen et écroué lundi, notamment pour organisation illicite d’un rassemblement festif et mise en danger de la vie d’autrui. Son avocat a assuré qu’il n’était pas un organisateur, se disant « choqué » par l’incarcération de son client au casier judiciaire vierge.
« Inconcevable d’aller en prison pour avoir fait danser »
« Qu’importe si cette personne est réellement en lien avec l’organisation, ce que nous savons c’est qu’il est inconcevable d’aller en prison pour avoir fait danser des femmes et des hommes ! Nous exigeons la libération immédiate de l’inculpé et l’arrêt des poursuites démesurées contre les organisateurs et organisatrices », ajoutent les comités de soutien. Un message largement repris dans le milieu méconnu de la teuf. « Un mec de 22 ans qui n’a pas de casier risque dix ans de prison pour avoir fait danser des gens le soir du Nouvel an. C’est du délire ! Et c’est très grave », confiait une teufeuse bretonne à 20 Minutes.
Face à la presse lundi soir, le procureur de Rennes a fait savoir que plusieurs organisateurs étaient « activement recherchés » par les gendarmes chargés de l’enquête, jugeant l’organisation de la fête sauvage comme « un comportement irresponsable et profondément asocial ».